Il y a un mystère dans le fait de toucher. De près ou de loin, du passé ou du présent, les mots touchent comme des mains.Entre le chêne, Akiko et Goethe, un affleurement de sensations, émotions, impressions d’hier et d’aujourd’hui. Un bruissement d’écorce, la respiration des corps, le souffle des mots et de l’histoire.
Il faut de l’ombre au toucher, une protection contre l’évidence, le trop visible, le brutal de l’exposition directe. La main approche et se garde de toucher sous le feu des projecteurs, des enjeux et de la renommée. L’ombre bienfaitrice, c’est sa propre retenue, son ignorance devant le vivant.
Il faut aussi du solide, celui de la matière, le tangible des sensations, pour que le toucher œuvre et que les mots, l’imagination et le savoir puissent cheminer.
Il faut enfin l’élan de la découverte, de la piste qui se révèle à chaque pas ou arrêt dans un paysage qui toujours se transforme.
« À la matière même un verbe est attaché, ne la fais pas servir à quelque usage impie ! » disait Nerval, le poète de l’ombre…