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Le simple et difficile

February 2023
切り口の  新しき枝に  梅ふふむ

wkirikuchi no
atarashiki e ni
ume fufumuo

À l’endroit coupé
sur la nouvelle branche
des fleurs de prunier


Akiko Noguchi


Prendre soin des fascias endommagés pour qu’ils retrouvent leur place et forme demande des gestes d’une grande précision et sensibilité, difficiles à accomplir. Pourtant leur accompagnement est d’une extrême simplicité dans le domaine du réajustement de la structure corporelle.

La main se laisse guider par le fascia lui-même, au moment qu’il choisit. Souvent, auparavant, les tissus avoisinants réclament pressions et/ou mises en tension, ou encore une immobilité tonique qui les sensibilise à leurs besoins. Puis, à un moment imprévisible pour la main qui l’accompagne, le fascia initie un mouvement indiquant le chemin qui l’a mis à mal pendant la coupure, le choc, l’accident, la compression, etc. La main suit le parcours indiqué, et c’est l’aller du glissé. Une fois la culée atteinte, c’est le temps de la pause avec une pesée légère mais stable et continue, indispensable au fascia. Ce dernier y trouve l’appui à partir duquel il va pouvoir amorcer sa remise en place et en forme. Puis le retour, qui emprunte le même chemin que l’aller, en sens inverse.

Dans son déroulé comme dans son action, le réajustement fascial ainsi accompli est surprenant. Il soulage la douleur en peu de temps. Les tissus se réorganisent, des cellules se renouvellent, les organes reprennent leur aisance de fonctionnement.

Une fois rétablis dans leur normalité, les fascias le restent (à moins bien sûr d’une nouvelle atteinte) et après une ou deux séances, l’amélioration globale amène ce renouveau, branche fleurie du jardin d’Akiko…

Glossaire du yukido

Accompagnement : terme défini en yukidō comme étant un soin basé sur l’écoute des sensations internes, pour soi ou pour autrui. Le rapport non velléitaire avec les sensations est le garant d’une écoute qui permet à l’organisme d’exprimer ses sensations et ses besoins auxquels l’accompagnant peut apporter des réponses adéquates.

Aller (un) : première phase du geste d’accompagnement d’une pression ou d’une mise en tension. Un aller est suivi d’une pause avec pesée puis d’un retour.

Culée : terme utilisé en yukidō pour décrire la sensation de limite rencontrée par la main lors d’une mise en tension.

« Massif de maçonnerie établi contre les rives pour soutenir la poussée de la voûte d'un pont à ses deux extrémités. » (TLFi).

Fascia : membrane conjonctive présente dans l’ensemble du corps. Les fascias portent différents noms selon leur densité fibreuse : fascia superficiel sous la peau, aponévrose pour les muscles et fibres musculaires, péricarde pour le cœur, plèvre pour les poumons, méninges pour le cortex, périnèvre pour les nerfs, périoste pour les os, etc.

Glissé (un) : geste d’accompagnement du fascia lorsqu’il n’est pas en place ou compressé, avec un aller-retour glissé reconnaissable.

Immobilité tonique : elle s’accompagne de sensations internes qui se manifestent en restant sur place.

Pause avec pesée : seconde phase du geste d’accompagnement d’une pression ou d’une tension toniques, entre l’aller et le retour, après que la main ait atteint une limite. La main exerce un poids égal pendant un temps plus ou moins long, nécessaire au corps pourr assembler ses forces et amorcer le retour, annonciateur de renouveau.

Pesée : la main exerce une pesée en donnant plus ou moins de poids ou de force à la pression ou à la tension exercées. Une fois stabilisée, la pesée agit grâce à son poids pendant l’aller, puis pendant la pause sur la butée ou sur la culée. Avec le retour, la pesée se réduit à une légère résistance, juste pour donner à la force déployée par la partie accompagnée de quoi s’exercer.