Le yukido ne répare pas les organismes, corps et psychisme. Il revigore les capacités de régénération.
Les recherches sur le placebo ont mis en valeur ces capacités, toujours à l’œuvre en chacun de nous quel que soit notre état.
Chaque fois que l’effet placebo est constaté, il l’est grâce à notre résilience physique, mentale et émotionnelle. Le corps a en lui, produite par lui-même, une pharmacopée complexe qui pourvoit automatiquement à nos besoins : antipyrétiques, antiseptiques, anxiolytiques, antalgiques, analgésiques, anti-inflammatoires et même antibiotiques, sont quelques-unes des ressources de l’organisme face aux agressions qu’il subit.
Ces capacités de régénération nous étant « données » dans la majorité des cas, mais limitées dans leur efficacité — handicaps et maladies graves le prouvent —, la médecine conventionnelle prend en compte l’effet placebo surtout pour l’évaluation des médicaments avant leur mise sur le marché.
Peut-on améliorer l’effet placebo ?
Dans une certaine mesure, oui. On peut viser un contexte toujours plus favorable, en améliorant la relation soigné - soignant, en redonnant confiance et pouvoir au malade, et en rendant les traitements moins agressifs.
Mais l’on conçoit aisément que développer le seul effet placebo est limité... quand il ne se transforme pas en effet nocebo, avec un rejet de tout traitement.
Alors, comment faire pour, au moins dans une certaine mesure, réparer corps et psychisme sans médicaments ? En prenant soin des capacités de régénération et de rééquilibrage elles-mêmes.
Elles sont d’excellents lanceurs d’alerte, encore faut-il les écouter sans a priori.
Lorsqu’une tasse reçoit un choc et se casse, les pièces ne vont pas se recoller d’elles-mêmes. Il faut ce fil d’or dont parle Akiko, qui la rendra plus solide et plus belle qu’auparavant. Le fil d’or des êtres vivants, c’est eux-mêmes qui le façonnent : hormones et influx nerveux vont sans cesse essayer de recoudre les blessures. Encore faut-il les laisser faire en comprenant dans quel sens l’organisme veut travailler, pour l’« accompagner ».
Accompagner, étymologiquement, cela veut dire : partager le pain. Il y a l’idée de pourvoir aux besoins, se mettre à disposition pour apporter le nécessaire et suffisant.
Lorsqu’un organisme exprime une tension, il révèle en tout premier lieu un besoin de tension, mais une tension adéquate, qui va lui convenir et lui faire du bien. Il se sent opprimé et oppressé ? Ce sont les pressions corporelles qui lui apporteront du bien-être.
Mais ces apports doivent faire preuve de délicatesse. La tension des épaules va les amener peut-être à se tendre vers le haut, à presser doucement et précisément la base du crâne. Et alors c’est le paradis, l’intelligence du corps qui, se sentant écouté, décuple son potentiel. Il prend en main ce qui lui arrive de désagréable pour essayer de le résoudre au mieux.
Un besoin de pression ? Parfois, tout le poids du corps est nécessaire pour apporter cette force, cet ancrage au corps. Parfois, un frôlement aussi léger que celui d’une plume suffit à rétablir le lien bousculé par l’oppression subie.
Il en va ainsi de la nécessité de mouvement ou d’immobilité, de vitesse ou de lenteur, de dynamisme ou de laisser-aller.
Ce fil d’or fait d’une température douce, souple et régulière rend la vie plus belle et attrayante : comme la liberté, la régénération s’use seulement si l’on ne s’en sert pas. Plus on sollicite le corps en se contentant de répondre aux besoins fondamentaux qu’il exprime, plus il va aiguiser sa résilience.
Cousu de fil d’or, vous dis-je…