Les maladies bénignes ont un statut spécial : elles viennent et s’en vont sans faire le moindre mal à l’organisme. Pourtant, elles peuvent être douloureuses au point de nous affaiblir et de ne plus pouvoir mener à bien nos activités, sur un temps plus ou moins long. Mais, une fois la crise bien passée, souvent un renouveau se manifeste lors de la convalescence, cette phase délicieuse où le corps semble redevenir « tout neuf ».
Lumbago, tendinite, sinusite, crampes, tétanie, spasmophilie, migraine, acouphènes sont des affections bénignes et pourtant ! Leur paroxysme n’offre aucun moment de répit. Entre douleur et faiblesse, la personne en arrive à ne plus savoir que faire d’elle-même.
Les médicaments parfois sont efficaces à faire taire la douleur et la gêne. Mais ils ne guérissent pas l’affection, qui n’attendra qu’une prochaine occasion pour se manifester. Une grande fatigue, un stress, un choc ou une chute sont des déclencheurs redoutables. La bonne nouvelle, c’est que lorsqu’on comprend la stratégie de l’organisme, ces déclencheurs sont des occasions pour le (re)sensibiliser à ses besoins.
Si nous commencions par percevoir et écouter les besoins de l’organisme ?
Une vertèbre, un tendon fatigués par des mouvements répétitifs et inadéquats deviennent froids et s’immobilisent. Leur besoin : se réchauffer et s’immobiliser, ce qu’ils font grâce à l’inflammation.
Les sinus engorgés par un allergène s’engourdissent, puis se mettent à piquer, chauffer, démanger. Leur besoin : se désengourdir, ce qu’ils font grâce à l’allergie.
Les crampes veillent au tonus de l’organisme, tétanie et spasmophilie prennent soin de son équilibre. Les migraines veillent aux tensions et toxines du cerveau, les acouphènes, à l’acuité auditive.
Le corps semble avoir ainsi une double stratégie : se protéger quand ce qu’il a à subir dépasse sa tolérance, et contrôler cette protection pour qu’elle ne devienne pas dommageable en elle-même.
Comment aider le corps dans son travail de sauvegarde ? En allant dans son sens.
Apporter de la chaleur aux vertèbres et tendons fatigués, remettre en place et drainer les fascias qui leur sont reliés. Désengourdir les sinus en exerçant des pressions manuelles adéquates. Soulager la crampe en allant avec la tension, rester immobile au chaud pour permettre à la tétanie comme à la spasmophilie de faire leur travail de régulation des tensions physiques et/ou émotionnelles.
Donner à la tête chaleur, pressions et position relaxante aide la dilatation des petits vaisseaux. Cela rend la douleur supportable le temps d’évacuer toxines et tensions cérébrales. Quant aux acouphènes, selon leurs caractéristiques et causes, les pressions manuelles vont libérer telle agression sonore ou tel choc à la tête, permettant à l’oreille interne de se désengourdir et aux cils d’apaiser leur mouvement inhabituel.
Sur la nouvelle branche du prunier en fleur nous sommes assis, gardons-nous de la couper !
Andréine Bel