Dans un cycle, la fin n’est pas la dernière fin, le début n’est pas le premier début. Cela revient, mais pas comme le tour d’un cadran d’horloge. D’une fois sur l’autre, la vie a œuvré continument, sans s’interrompre ne serait-ce qu’une fraction de seconde. Et pourtant le changement de saison est perceptible. Comment cela se fait-il ?
Mille indications vont annoncer le printemps en plein cœur de l’hiver. De même que la vague se retire de la plage pour grossir et s’échouer juste après, de même les signes de renaissance vont poindre sans bruit. Une question d’air, de luminosité, de couleurs, d’odeurs, de calme avant l’éclosion.
L’organisme va se mettre au diapason de ce renouvellement, bien sûr chacun à sa façon.
Envie de se cocooner, de prendre des forces, écouter ce silence, goûter cette quiétude ?
L’hiver va provoquer la libération du froid interne résiduel dû à la fatigue et aux mille choses qui ont eu le temps de nous « refroidir » physiquement, mentalement, émotionnellement. Rhume, grippe, gastro-entérite, rhino-pharyngite... ont pour fonction première de nous réchauffer et défatiguer.
La chaleur en été nous fait suer tant et plus : cela évacue l’excès de chaud interne résultant d’une activité estivale soutenue. Infections urinaires, constipation, boutons de fièvre, jambes lourdes... nous invitent à boire plus, manger moins, et in fine nous aident à rafraîchir le corps.
Entre ces deux extrêmes, le printemps et l’automne assurent les transitions.
Allergies et tendinites viennent, l’une avec les pollens, acariens..., l’autre avec le besoin de bouger, pour désengourdir voies respiratoires, tendons et muscles.
Déprimes automnales et douleurs articulaires ont au moins une utilité : elles indiquent de réduire l’activité pour répondre au besoin vital de calme physique, mental ou émotionnel, et de remettre bout à bout ce qui a été démis avant d’affronter l’hiver.
Ce ne sont que quelques exemples d’une multitude de moyens mis en œuvre par l’organisme pour se renouveler tout en s’équilibrant, grâce aux saisons. Ces affections bénignes, pour désagréables qu’elles puissent être, ne sont pas le signe d’un corps défaillant et submergé par la tâche à accomplir. Elles sont l’indication d’une santé qui toujours veille à diminuer les « trop » et à augmenter les « pas assez » pour ramener l’organisme à sa « normalité ». Bien sûr, il nous faut surveiller ces manifestations, évaluer les besoins qu’elles signalent et y répondre de manière adéquate, y compris médicalement si la nécessité s’impose.
Mais savoir que la santé œuvre lors d’une affection bénigne change la donne et nous permet d’apprécier l’ombre légère des arbres : le jardin n’en sera que plus beau...