Le chaud, le froid, le sec et l’humide, l’engourdissement, les fourmillements, grésillements… Toutes ces qualités se combinent en nous à la manière des saisons. Grésillements chauds et secs sur fond froid et humide, engourdissements tièdes ou crampes brûlantes… Les variations sont à l’infini.
La chaleur de l’été oblige le corps à évacuer en priorité son chaud interne, celle de l’automne, ses engourdissements. L’hiver sollicite le froid interne, au printemps ce sont les fourmillements qui s’expriment le plus facilement. Ce ne sont que des exemples, un peu trop généraux, mais assez récurrents pour être remarqués par la main et le corps sensibles.
Ainsi les saisons nous acclimatent à elles et faisant cela, nous rendent service : elles évacuent les trop pleins et comblent les manques en termes de température, consistance et mouvement. Avec elles, nos sensations physiques et nos émotions en voient de toutes les couleurs : elles passent par toutes les tendances de manière à s’équilibrer au fil des saisons : joie, nostalgie, tristesse, espoir…
Nulle frontière entre ces qualités, pas plus qu’entre les couleurs de l’arc-en-ciel. Regardées de loin, on ne peut les distinguer ; consultées de près, leur diversité enrichit notre palette sensitive. Généreusement, tel cet automne pluvieux et comme engourdi, décrit par Akiko Noguchi.
Andréine Bel